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Bouddhisme au féminin - Partageons nos aspirations, nos questionnements, nos compréhensions


Célébrons des femmes remarquables

Elles se sont battues et se battent toujours pour la défense des femmes

et la reconnaissance de leurs droits à l'égalité

 

 

Alice Paul

Alice Paul, (1885-1977), a consacré sa vie à la cause des femmes, à faire reconnaitre leurs droits. Elle est née de parents quakers, or l'un des principes fondateurs des quakers est l'égalité des deux sexes. Aussi Alice considéra-t-elle toujours cette égalité comme allant de soi et lutta toute sa vie pour la faire passer dans les faits.

Elle suivit des études de droit et de biologie, et obtint un doctorat en droit civil en 1928. Mais auparavant, elle s'était rendue en Angleterre, avait travaillé avec les suffragettes britanniques Emmeline Pankhurst et ses filles, qui avaient choisi d'attirer l'attention des médias par des actions d'éclats afin de faire entendre leur voix sur l'injustice que représente le fait de ne pas avoir le droit de vote simplement parce qu'on est une femme. Alice participa à leurs actions et fut emprisonnée à plusieurs reprises. Elle rapporta ce même esprit militant aux Etats-Unis quand elle y revint en 1910. A cette époque, la Nouvelle Zélande, l'Australe, la Finlande avaient déjà accordé le droit de vote aux femmes.

En 1913, Alice Paul organisa une parade des suffragettes dans Pennsylvania Avenue à Washington ; les femmes qui défilaient pacifiquement furent agressée par une foule masculine tandis que la police laissait faire. Après des piquets de protestation devant la Maison Blanche pendant des mois, des arrestations, une grève de la faim, un nourrissage de force, le président Wilson finit par céder sous la pression de l'opinion publique et demanda au Sénat en 1918 d'accorder le droit de vote aux femmes par le 19 ème amendement à la constitution, ce droit fut entériné de justesse (à une voix près) par l'Assemblée le 26 aout 1919, jour qui est célébré aux Etats-unis comme le jour de l'égalité des femmes.

Après cette victoire, Alice Paul poursuivit son combat pour le vote d'un amendement intitulé l'amendement pour les droits égaux (The equal rights amendement) qui, à ce jour, n'a toujours pas été adopté au niveau national, mais a été adopté au niveau de nombreux états.

Après avoir décroché ses diplomes universitaires, Alice Paul poursuivit son combat et créa en 1938 le World Woman's Party (WWP) pour travailler avec la société des Nations sur l'égalité des droits des femmes dans le monde. Après la guerre, elle demanda la création aux Nations Unis d'une commission sur les droits des femmes.

Elle montra un courage, une détermination et une abnégation à son combat qui forcent l'admiration.

Voir le film "Volonté de fer" (Iron Jawed Angels) à la rubrique films

 

 

Le prix Nobel de la paix 2011 a été attribué à trois femmes que nous célébrons ci-dessous, le prix leur a été attribué " Pour leur lutte non-violente pour la sécurité des femmes et leurs droits à une participation entière dans la construction de la paix ».

 

Leyman Gbowee, la guerrière de la paix

La Libérienne Leymah Gbowee, lauréate 2011 du prix Nobel de la paix, est une militante pacifiste qui a contribué à mettre fin aux guerres civiles ayant ravagé son pays jusqu'à 2003.

 

Petite, Leymah Gbowee était surnommée "Red" ("Rouge"), en raison de son teint clair, raconte la nouvelle prix Nobel de la paix dans un livre autobiographique publié en 2011, "Mighty Be Our Powers: How Sisterhood, Prayer, and Sex Changed a Nation at War " ("Que nos pouvoirs soient forts: comment la solidarité de femmes, la prière et le sexe ont changé une Nation en guerre ").

Depuis qu'elle s'est illustrée dans des mouvements de non-violence, cette quadragénaire de forte corpulence, issue de l'ethnie Kpellé, a trouvé un autre surnom sur la scène internationale: "La guerrière de la paix".

Contre les démons de la guerre, Leymah Roberta Gbowee a eu recours à la prière. Elle exhortait les femmes à faire comme elle, à prier pour la paix - ce qu'elles ont fait sans distinction de religion, souvent vêtues de blanc. En 2002, elle sera à l'origine d'une « grève du sexe » où les femmes de toutes les confessions religieuses se refuseront aux hommes tant que les hostilités se poursuivent. Cela obligera Charles Taylor à les associer aux négociations de paix peu avant sa chute.

Au contact des enfants-soldats

Leymah Gbowee "est plus que courageuse. Elle a bravé la "tempête", Charles Taylor, a été obligé d'aller à la paix alors que la plupart d'entre nous, hommes, fuyions pour sauver notre vie", estime Nathan Jacobs, fonctionnaire de 45 ans.

Travailleuse sociale, Leymah Gbowee va côtoyer quotidiennement pendant la guerre les enfants-soldats et réalise que "la seule manière de changer les choses, du mal vers le bien, était pour nous, femmes et mères de ces enfants, de se lever et d'aller dans la bonne direction", témoigne cette femme, aujourd'hui mère de six enfants, établie depuis 2005 au Ghana.

Une armée de femmes vêtues en blanc

"Il n'y a rien qui devrait conduire les gens à faire ce qu'ils ont fait aux enfants du Liberia", drogués, armés, devenus des machines à tuer, explique-t-elle dans un documentaire sur le combat des Libériennes pour la paix, "Pray the Devil Back to Hell " ("Prie et renvoie le diable en enfer ").

La lutte des Libériennes pour la paix "n'est pas une histoire de guerre traditionnelle. Il s'agit d'une armée de femmes vêtues de blanc, qui se sont levées lorsque personne ne le voulait, sans peur, parce que les pires choses imaginables nous étaient déjà arrivées", écrit-elle dans son autobiographie. "Il s'agit de la manière dont nous avons trouvé la force morale, la persévérance et le courage d'élever nos voix contre la guerre, et rétablir le bon sens dans notre pays", ajoute-t-elle.

Leymah Gbowee, qui a fondé ou dirige plusieurs organisations de femmes, a siégé dans la Commission Vérité et Réconciliation. Un parcours inattendu pour celle qui avoue avoir été une petite fille maladive - rougeole, paludisme, choléra - ayant "souvent souhaité avoir la santé" au moment des voeux de fin d'année.

Source : La Croix

 

 

 

 

 

 

Ellen Johnson Sirleaf

 

Ellen Johnson Sirleaf est une femme politique libérienne, née le 29 octobre 1938. Présidente de la République depuis le 16 janvier 2006, cette économiste formée aux États-Unis est la première femme élue au suffrage universel à la tête d'un État africain. Elle est co-récipiendaire du prix Nobel de la paix en 2011.

Elle grandit dans une famille aisée. À 17 ans, elle se marie avec John Sirleaf, beaucoup plus âgé mais qui lui permet de partir étudier aux États-Unis. Elle y effectue ses études et reçoit un baccalauréat ès sciences en comptabilité au Madison Business College, à Madison (Wisconsin) en 1964, un diplôme d'économie de l'université de Colorado en 1970, et un master en administration publique de l'université Harvard en 19711. Elle est membre de Alpha Kappa Alpha Sorority, Incorporated, une organisation à action sociale, la première sororité bâtie par des femmes noires et leur étant destinée (elle est créée en 1908). Elle s'est convertie au christianisme aux États-Unis. Elle est membre de l'Église méthodiste unie. Son mari est alcoolique et la menace, ainsi que ses quatre enfants.

Elle est secrétaire d'État aux Finances entre 1972 et 1978 puis ministre des Finances entre 1979 et 1980. Cette même année, Samuel Doe effectue un coup d'État et fait assassiner le président en exercice William Richard Tolbert à son domicile et la plupart des ministres sur une plage. Ellen Johnson Sirleaf y survit car elle est une femme et parce que le nouveau président ne peut pas totalement décapiter l'appareil bureaucratique. Elle parvient néanmoins à s'exiler puis revient plus tard, déclarant vouloir faire campagne contre le président, ce qui l'amène à être à nouveau menacée de mort. Elle repart aux États-Unis, poursuit sa carrière dans le domaine financier (banquière, haute fonctionnaire internationale)1. Elle dirige par exemple le PNUD africain (Programmes des Nations unies pour le développement)1.

En 1997, elle finance la campagne présidentielle de Charles Taylor, chose qu'elle reconnaîtra être une erreur ; la commission « Vérité et réconciliation » d'après la guerre civile initiée par Taylor songera même à l'interdire d'occuper pendant 30 ans des responsabilités officielles. Candidate à la présidence de la République du Liberia pour le Parti de l'unité, elle remporte l'élection. Ellen Johnson Sirleaf est déclarée présidente de la République, le 23 novembre 2005. Elle est la première femme élue à la présidence d'un pays africain.

Le 16 janvier 2006, elle prête serment devant le président de la Cour suprême Henry Reed Cooper, lors d'une cérémonie de prise de fonctions à laquelle ont assisté des milliers de civils ainsi que de nombreux dirigeants africains et diplomates étrangers. Son vice-président est Joseph Boakai. Elle nomme des femmes à la tête de tous les postes importants du pays.

Le 7 octobre 2011, elle est récompensée du prix Nobel de la paix qu'elle partage avec sa compatriote Leymah Gbowee et la Yéménite Tawakkul Karman. Elle est candidate à l’élection présidentielle de la même année et la remporte.

 

 

 

Tawakkul Karman - Femmes journalistes sans chaines

 

Tawakkul Karman, ou Tawakol est une activiste yémenite de défense des droits de la femme née le 7 février 1979, fondatrice en 2005 du groupe Femmes journalistes sans chaînes1, et une personnalité politique, membre du parti islamique Al-Islah2, prix Nobel de la paix en 2011, conjointement avec les Libériennes Ellen Johnson Sirleaf et Leymah Gbowee. Primée à 32 ans, elle est l’une des plus jeunes prix Nobel de l’histoire.

Tawakkul Karman crée le groupe de défense des droits humains Femmes journalistes sans chaînes en 2005, pour défendre en premier lieu la liberté de pensée et d'expression1. Elle reçoit des menaces et des offres de corruption des autorités par téléphone et par courrier, car elle dénonce l'interdiction par le ministère de l'Information de la création d'un journal et d'une radio. De 2007 à 2010, elle participe ou appelle régulièrement à des manifestations ou des sit-ins sur la place de la Liberté à Sanaa, devant le bâtiment du gouvernement.

Pendant les manifestations de 2011, Tawakkul Karman organise des rassemblements d'étudiants à Sanaa pour protester contre Ali Abdullah Saleh et son gouvernement. Elle est arrêtée, puis remise en liberté conditionnelle le 24 janvier. Elle dirige un nouveau rassemblement le 29 janvier, où elle appelle à un « jour de colère » pour le 3 février2 inspiré de celui de la révolution égyptienne, elle-même provoquée par la révolution tunisienne. Elle est à nouveau arrêtée le 17 mars au cours d'une manifestation.

Interview de Tawakkul Karman : lire

 

 

 

Célébrons encore une autre femme d'un courage extraordinaire

Malalai Joya

 

Malalai Joya, née le 25 avril 1978 est une femme politique afghane, députée, féministe, socialiste, élue en 2005 la plus jeune députée au parlement afghan où elle représente sa ville natale de Farâh, située dans l'une des provinces les plus pauvres d’Afghanistan. Elle est la fille adoptive d'Eve Ensler, féministe engagée notamment dans l'association mondiale V-DAY pour éradiquer les violences faites aux femmes.
Elle dirige le groupe non gouvernemental Organization of Promoting Afghan Women’s Capabilities (OPAWC) qui agit dans les provinces occidentales d’Afghanistan : aide à la santé, à l’éducation et à la formation professionnelle en vue de gagner autonomie économique.

Malalai Joya, celle qui, parmi les 68 femmes actuellement élues au Parlement afghan, manifeste le plus son franc parler a été suspendue de ses fonctions de députée. Infatigable critique des chefs de tribus et des quelques criminels de guerre au sein du gouvernement Karzai, elle en a été expulsée à la suite à une interview télévisée où elle comparait le parlement à un zoo.

L’expulsion de cette femme au franc parler illustre le caractère superficiel des revendications faites au nom de l’évolution des femmes, depuis l’occupation, et confirmées par les rapports des droits humains sur la persistance de l’inégalité des femmes.

Malalai Joya avait un peu plus de 20 ans quand elle a commencé à faire les manchettes en dénonçant la présence de chefs de tribu et des fondamentalistes au sein du Loya Jirga avant les élections de 2005. La jeune féministe, avec les appuis de la population rurale qu’elle avait recueillis, fut élue au Parlement. Elle y continua son combat contre la présence au sein du Parlement de violeurs des droits de la personne, tels que d’anciens commandants et combattants modjaheddins.

En réaction, on lui lança des bouteilles d’eau, on la conspua, on la traita de prostituée en la menaçant de viol et de mort, au sein même du Parlement. Forcée d’être accompagnée de gardes armés lors de ses déplacements, elle a survécu à plusieurs attentats.

Elle est l'auteure de plusieurs ouvrages dont :

Au nom de mon peuple - Une femme afghane contre les seigneurs de la guerre, Presses de la Cité, 2010

"Ce livre a sans nul doute le mérite du courage, de l'engagement de l' ouverture et d'une lumière sur un pays qui nous concerne beaucoup, car les enjeux qui y sont en cours risquent d'avoir beaucoup de répercussions, y compris dans nôtre douce France. Il nous permet de mieux comprendre la situation de la femme afghane, de comprendre aussi comment une situation peut être manipulée. Ainsi les 30% de femmes à l'assemblée, et oui plus qu' en France, ne correspondent à rien, puisque la corruption fait qu'elles votent suivant leur obédience aux seigneurs de guerre qui ont permis leur élection. Mais merci pour un tel courage, et pour l'écriture d'un livre aussi clair qui nous permet de comprendre la situation de la femme afghane et le pays dans lequel elles vivent."

 Elle dénonce inlassablement les erreurs de l'Occident qui soutiennent des seigneurs de guerre, meurtriers et corrompus, qui ne valent pas mieux que les talibans, tout aussi désireux de remettre en place une charia fanatique en vue d'écraser les femmes. L'Amérique dit-elle s'est trompée de combat, elle verse le sang de ses soldats pour une mauvaise cause. Ses paroles relayées et argumentées ont certainement pesé de leur poids dans le retrait des troupes américaines d'Afghanistan.

++ Et enfin, pour clore une liste que nous aurions pu allonger largement tant il y a de femmes remarquables qui se lèvent dans le monde pour défendre plus de paix, de justice et de liberté, des combats souvent menés au péril de leur vie, donc pour clore cette liste, un ajout inspirant, la vidéo (en anglais) de Hilary Clinton clôturant le sommet mondial des femmes de 2012 à New York :

 

 

 

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